Contrat-cadre AMS/451
– Lot n° 9
Lettre de marché n°
2002/27808 avec GICO
Rapport
préparé par Catherine Lecoq, expert 1 chef d’équipe Euromed Audiovisuel
Rapport
de Mission
Naples
24-26 octobre 2002
Objet : évaluation à mi-parcours du projet Cinema Med
Lieu : Naples dans les locaux de la Fondazione Laboratorio Mediterraneo
Onlus
Date : 24 au
26 octobre 2002
Participants : le 24 (Michele Capasso, Caterina Arcidiacono,
Catherine Lecoq expert 1), le 25 (Michele Capasso et son équipe, Catherine Lecoq
expert 1), le 26 (Michele Capasso, Caterina Arcidiacono, Catherine Lecoq expert
1)
Introduction
Le programme Cinema Med est particulièrement intéressant en ce sens qu’il
associe dans son travail à la fois le cinéma du patrimoine et le cinéma contemporain
sous leurs divers aspects. En effet, la valorisation du cinéma arabo-méditerranéen
récent s’est déroulée à travers un festival itinérant circulant principalement
dans les pays du sud de l’Union européenne (Italie, Espagne, Portugal) avec une
incursion à Edimbourg (Ecosse) et Amman (Jordanie). La valorisation du cinéma
du patrimoine s’est faite à travers l’hommage rendu à la Cinémathèque algérienne
puis celui qui sera rendu prochainement au grand cinéaste égyptien Salah Abu Seif
en montrant une rétrospective de son œuvre (8 longs métrages et 1 court métrage)
dans quelques villes de l’Union européenne. La restauration de la première œuvre
(documentaire très abîmé dans un incendie à Turin) de ce maître du cinéma égyptien
a été prise en charge financièrement par Euromed Audiovisuel et réalisée par la
Cinémathèque de Bologne. Toutes ces opérations ont et seront accompagnées de catalogues
de référence très documentés, rédigés en collaboration avec des historiens spécialisés.
Quant au cinéma arabo-méditerranéen du futur, il bénéficie d’une formation pour
scénaristes appelée « programme Aristote » soutenue par Euromed Audiovisuel
et ayant associé jusqu’à maintenant l’Académie des Beaux Arts du Liban (Beyrouth)
et l’Université Cadi Ayyad du Maroc (Marrakech). La session prévue à Marrakech
se tiendra entre le 12 et le 18 décembre 2002 dans les locaux de l’Université.
Déroulement de la mission
Le premier jour a permis de faire connaissance entre participants et avec
l’ensemble du programme Cinema Med de manière informelle. La réunion suivie d’un
dîner a permis de saisir déjà l’importance des activités menées et la position
particulière de Cinema Med au sein de la Fondation du laboratoire méditerranéen
qui a constituée en 1998 l’Académie de
la Méditerranée celle-ci abritant depuis peu la Maison de la Méditerranée. La
Fondation est née en 1994 en vue de l’introduction d’un programme spécifique pour
la Méditerranée et dont le siège central est situé au cœur de Naples (24 personnes).
Un bureau à Rome existe aussi. Michele Capasso est le directeur général de la
Maison de la Méditerranée et président de la Fondation du laboratoire méditerranéen,
Caterina Arcidiacono en étant la vice-présidente. Un festival itinérant existait
déjà auparavant et fut ensuite intégré à Cinema Med dès l’existence du programme
en mars 2000. Le budget est le moins important des six projets Euromed Audiovisuel.
Cinema Med rassemble un certain nombre de partenaires autour de lui qui vise à
faire exister au mieux les différentes lignes du programme.
La journée du 25 octobre s’est presque entièrement déroulée dans les bureaux
de la Fondation du Laboratoire méditerranéen. Cinema Med fait travailler environ
5 personnes et une nouvelle assistante va bientôt intégrer l’équipe à compter
de ce mois-ci. C’est pourquoi celle-ci a été présente la plupart du temps pendant
l’entretien entre M. Capasso et l’expert 1. Une documentation importante autant
qu’impressionnante a été mise à disposition de l’expert. En ce qui concerne le
Festival itinérant, un catalogue de grande qualité a été fait, remis gratuitement
aux spectateurs et des débats ont été organisés après les projections. A la fin
de l’année, un catalogue des Cinémathèques sera publié (750 ex) ainsi que le catalogue
sur Salah Abu Seif qui sera distribué pour la première fois à Marrakech lors de
la session de formation de scénaristes. Tous les catalogues sont imprimés à Naples.
Il faut ajouter que tous les films montrés durant le festival itinérant sont des
films en location et que Cinema Med dispose de 2 copies par film toutes en dépôt
à Rome.
Quant à la rétrospective des films du cinéaste égyptien, celle-ci devrait
avoir lieu à Bologne et Naples en décembre 2002 et Toulouse en janvier 2003. Michele
Capasso est passionné par la culture de cette région de son pays (la Campanie)
et le programme Cinema Med profite de sa grande connaissance du bassin méditerranéen
et de son peuple, ayant lui-même personnellement mené des actions d’importance
en ex-Yougoslavie et édité des livres sur le sujet. Ceci pour dire l’importance
qu’il attache à un prolongement de cette action, déplorant que la fin des moyens
alloués ne permette plus de continuer de répondre aujourd’hui à certaines demandes :
reprise de l’édition des newsletters (deux seulement ont pu être réalisées à ce
jour et envoyées au nombre de 8000 chacune), continuation pour le festival du cinéma des pays arabo-méditerranéens
en direction d’autres lieux demandeurs comme Tunis, Naples, Athènes en 2003 et enfin suivi des scénaristes
retenus dans le programme « Aristote ». Ce programme se déroulera à
Marrakech en décembre reprenant la même formule que celle suivie à Beyrouth en
juillet 2002.
Une mission menée par l’expert 3 à Marrakech permettra d’aller plus en détails
sur le déroulement et le bien-fondé du programme « Aristote »
et d’en tirer des conclusions.
Cette journée a également permis le visionnage de plusieurs vidéos :
-
1 vidéo de présentation de la Fondation/Académie/Maison de la Méditerranée
-
1 vidéo tournée durant le festival itinérant à Edimbourg (3h en tout) comportant
de nombreux interviews de cinéastes dont les films sont montrés au public
-
1 vidéo (1h) tournée après le festival de Palerme (co-production région
de Palerme) qui montre une démonstration Cinema Med en direction des pays arabes.
La dernière journée a également permis une visite approfondie des locaux
et leur utilisation.
Chaque étage de ce grand et bel immeuble représente un secteur particulier
des activités de la Maison de la Méditerranée. Le rez-de-chaussée sera bientôt
aménagé en hall d’exposition. Quant à la partie sous les toits, elle est totalement
rénovée jouissant d’un bel espace polyvalent pouvant servir aussi bien à des conférences
qu’à des expositions multiples. La terrasse est également aménagée et a déjà servi
pour des événements importants réunissant de nombreuses personnalités venant de
tous pays. Cet immeuble représente en plein centre de Naples un lieu de culture
important qui ne demande qu’à se développer. Euromed Audiovisuel pourrait parfaitement
s’intégrer et trouver sa place dans ce lieu culturel entièrement voué à la Méditerranée.
Ce serait peut-être là une manière de donner
une certaine visibilité à ce programme
dans le sud de l’Union européenne d’une façon efficace et originale. La ville
de Naples est consciente de son importance culturelle liée aux pays de la Méditerranée
et au rôle qu’elle pourrait tenir au milieu de toutes ces structures existantes
mises en place pour le développement et les échanges culturels de part et d’autre
des deux rives de la mer.
Conclusion
Cinema Med, avec un budget réduit, a accompli un certain nombre d’actions
visibles. Il est dommage qu’il ne soit pas donné la possibilité de continuer de
voir un festival de films arabo-méditerranéens dans une ville des pays
de l’Union européenne ou dans celles des pays partenaires méditerranéens. Le festival
est arrêté faute d’avoir épuisé son budget (budget réduit à la base). Il faut
espérer que la Commission européenne a pu évaluer au moins un festival sur le
terrain et que l’expert pourra apporter un complément d’évaluation surtout en
ce qui concerne le festival Salah Abu Seif, prévu à la fin de l’année 2002 et
janvier 2003 dans quelques villes. Difficile sans cela de mesurer l’impact sur
le public, la qualité des projection des films et l’état des copies ainsi que
la manière dont le public et la presse sont informés. L’ensemble de ces programmations
de festivals permettent de faire travailler ensemble des cinémathèques et d’échanger
des savoir-faire en plus des copies de films : collaborations entre la Cinémathèque
de Lisbonne et la Cinémathèque d’Alger, entre la Cinémathèque de Bologne et le
Ministère de la Culture du Caire, programmation de films égyptiens détenus par
la Cinémathèque de Lisbonne, présentation d’une sélection des meilleurs films
arabo-méditerranéens de ces 10 dernières années, destinée à l’éducation d’un public
peu habitué au visionnage de ce genre de films (voir vidéo Edimbourg).
Tout tourne autour des échanges humains, des mises en relations et des compétences
de chacun. Le public est important et joue son rôle d’indicateur de satisfaction.
Un travail a été accompli et ce serait dommage d’en rester là. Chaque action menée
est à reconsidérer. Le travail de restauration, tout comme le travail d’archive,
est souvent peu mis en valeur. Grâce à Euromed Audiovisuel, il a pu regagner un
peu de terrain et essayer de trouver le chemin du public. Par contre, un soutien
financier additionnel aux festivals et à la formation « Aristote » semble
indispensable rapidement afin de ne pas marquer une trop grande rupture dans ce
programme qui touche à sa fin au premier trimestre 2003. Reste à recadrer l’ensemble
pour améliorer l’impact souhaité considérant que les bonnes volontés et les passions
ne manquent pas. Une meilleure collaboration avec les autres projets Euromed Audiovisuel
est évidemment souhaitable.